Brésil. Colère après le meurtre d’un Noir par des agents de sécurité
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La Rédaction
« Nous nous sommes réveillés bouleversés par une agression brutale. Le racisme est à l’origine de tous les gouffres de ce pays », a réagi l’ancien président Lula. La mort, jeudi 19 novembre, d’un homme noir battu par des agents de sécurité blancs dans un supermarché du groupe Carrefour à Porto Alegre a déclenché une vague d’indignation au Brésil, en pleine Journée de la conscience noire célébrée vendredi 20 dans le pays. Une affaire qui rappelle étrangement le meurtre de Georges Floyd.
Des vidéos virales montrent la scène
Sous le #VidasPretasImportam (les vies noires comptent) des vidéos amateures montrent João Alberto Silveira Freitas frappé à répétition au visage par un agent de sécurité de l’enseigne Carrefour, pendant qu’un second le retenait. Sur une autre vidéo, filmée quelques instants plus tard, on voit l’homme de 40 ans allongé par terre et pris en charge par des secours effectuant un massage cardiaque. Sans succès.
L’enseigne Carrefour réagit
Selon la télévision G1, qui se base sur les témoignages des policiers, la victime aurait été « conduite en dehors du supermarché » par deux agents de sécurité qui ont depuis été interpellés après une altercation avec une employée. Sous le feu des critiques, le groupe Carrefour a rapidement réagi, assurant qu’il allait prendre des «mesures adaptées» contre les personnes «impliquées dans cet acte criminel». L’enseigne a rompu le contrat qui la liait avec le prestataire chargé d’assurer la sécurité dans le supermarché.
Le Brésil aussi connait un racisme systémique
Le Brésil a beau être un pays à la population métissée, il n’en demeure pas moins gangréné par le racisme. Il a élu à sa tête un président d’extrême droite Bolsonaro, raciste, homophobes, sexiste, ancien militaire et pro-torture. La mort de João Alberto Silveira Freitas rappelle tristement qu’au Brésil, les trois quart des victimes d’homicides sont noires ou métisses et représentent pourtant que 56% de la population, d’après les dernières données publiées par le Forum brésilien de sécurité publique.
Les réactions indignées
Les déclarations du groupe Carrefour n’ont donc pas suffi à calmer la population et les critiques venues de toute part. Des artistes, activistes et personnalités politiques ont appelé à des rassemblements dans tout le pays. Il n’est pas possible de se taire face au racisme qui tue chaque jour des milliers de noirs », a déclaré la communiste Manuela d’Avila, candidate aux élections municipales à Porto Alegre, appelant Carrefour à « rendre des comptes ». « Nous nous sommes réveillés bouleversés par une agression brutale, a réagi l’ancien président Lula. Le racisme est à l’origine de tous les gouffres de ce pays ».