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[Vidéo] #France. Discriminations : que peut faire la culture ?

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin / Images : Alain Hermann

Discrimination, que peut faire la Culture ? était le thème du débat organisé au Centre George Pompidou le 2 juillet. Plusieurs acteurs du monde culturel et universitaire ont été invités à apporter leur regard et à inventer de nouveaux récits à partir des questions cruciales liées à l’esclavage et la colonisation. A l’issue du débat, nous avons interrogé trois d’entre eux, afrodescendants, Cédric Fauq, Nadia Yala Kisukidi, et Frédéric Régent qui répondent sans détour à nos questions.

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Nadia Yala Kisukidi : « On n’aborde pas vraiment le sujet par crainte »

Nadia-Yala-Kisukidi Maîtresse de conférences en philosophie, Université Paris 8 Vincennes St Denis. La philosophe pense que les mots sont trop chargés et font peur. Pour comprendre le racisme systémique selon elle, il faut employer un langage commun. Elle ajoute qu’elle n’a pas été sensible au discours du roi des Belges qui a présenté « ses regrets » pour le rôle de la Belgique dans la colonisation, mais qu’elle l’est davantage pour les travaux qui ont été faits sur les « marques » de la colonisation en Belgique et sur les crimes contre l’humanité de Léopold II qui ont été dénoncés. « Ouvrir un débat sur la statuaire en Afrique est central » ajoute-elle.

Cédric Fauq, Commissaire d’exposition au Palais de Tokyo (Avril 2020), anciennement au Nottingham Contemporary (Royaume-Uni)

Pour Cédric Fauq : « Il y a clairement du racisme dans la culture »

Il faut, selon Cédric Fauq, avoir ce débat pour comprendre comment ces discriminations sont engendrées et perpétuées par les institutions. Les axes de travail sont la représentation et la mise en place d’un récit. Il ajoute : « notre système colonial fait que nous sommes tous infusés de racisme et on le manifeste différemment consciemment ou non mais certains le sont de manière manifeste ». Concernant la place da statue de Colbert il est catégorique : « sa place est dans un musée des horreurs ».

Frédéric Régent, Maître de conférences en histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, auteur de La France et ses esclaves (Grasset)

Frédéric Régent : « Se servir des traces du passé »

Pour Frédéric Régent, l’éducation et l’enseignement apportent déjà des réponses à travers l’histoire de l’esclavage qui est enseignée et la culture a fait certaines choses comme l’exposition « Le modèle noir ». Il ajoute que des plaques explicatives sous le nom d’anciens négriers sont nécessaires « pour expliquer leurs rôles pendant la traite négrière ». Il faut, selon lui, se servir des traces du passé et la stèle mémorielle au jardin des Tulleries y contribuera puisqu’elle aura « l’obligation d’inscrire de manière permanente le nom de 200 000 esclaves ».

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