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Naomi Campbell interpelle l’industrie de la mode : « imposez l’inclusion » dans les défilés

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin

Naomi Campbell sait de quoi elle parle. Première mannequin noire à faire la couverture de Vogue Paris, elle connait la discrimination dans le milieu de la mode. Une réalité vécue par la top modèle elle-même, en tant que seule femme noire parmi les supermodels des années 90. Dans une vidéo publiée à l’occasion de l’ouverture de la Fashion Week virtuelle de Paris, elle a appelé l’industrie de la mode à « imposer l’inclusion » dans les défilés.

« Le temps est venu de construire une industrie plus juste »

Vêtue d’un T-shirt portant la légende « Phenomenally Black » (« Profondément Noire »), Naomi Campbell déclare : « Le temps est venu de construire une industrie plus juste ». Elle poursuit : « Le débat est lancé et il durera aussi longtemps qu’il le faudra. C’est à nous de commencer à imposer l’inclusion des multiples identités qui composent nos pays ».  Elle ajoute : « Plus que jamais il est impératif de les inclure de manière permanente ».

Référence à Nelson Mandela

« Le combat pour l’égalité et la diversité a été un long combat dans la société et dans l’industrie de la mode », a-t-elle dit dans la vidéo faite pour la Fédération de la Haute Couture et de la Mode. « Le temps est venu d’appeler collectivement le monde de la mode à aborder la question des inégalités », a-t-elle poursuivi, citant l’ancien leader sud-africain Nelson Mandela, qu’elle a rencontré plusieurs fois. « Il a dit qu’une vision sans action c’est tout juste un rêve, mais qu’en conjuguant vision et action on peut changer le monde », a-t-elle rappelé.

Le milieu de la mode est raciste 

Naomi Campbell, 50 ans, n’a jamais fait secret des discriminations dont elle a été victime sur les podiums, où elle était la seule top modèle noire dans les années 90. « J’ai beau être considérée comme un top model, en aucun cas je gagne autant que les autres », avait-elle fait valoir à l’époque. Elle a dû attendre 1999 pour signer son premier contrat avec une entreprise de cosmétique. Dans un entretien au Guardian resté célèbre, elle avait déploré que « les blondes aux yeux bleus c’est ce qui vend le mieux ».

Un racisme omniprésent malgré quelques créateurs noirs

Dans les défilés parisiens les créateurs de mode noirs restent peu nombreux. Cela n’a toutefois pas empêché l’Américain Virgil Abloh, directeur artistique chez Louis Vuitton et fondateur de la marque Off-White, de devenir l’un des créateurs les plus en vue. Le Français Olivier Rousteing est devenu le premier directeur artistique noir à diriger une grande maison parisienne chez Balmain en 2011 à l’âge de 25 ans. Il a inscrit depuis la diversité au cœur de la stratégie de la marque. Des directeurs artistiques africains sont en train de percer, dont le Camerounais Imane Ayissi, ancien mannequin et danseur dont le défilé de haute-couture est prévu mardi 7 juillet. Naomi Campbell est venue dans un défilé de mode à Paris en février pour encourager le jeune Nigérian Kenneth Ize, qui faisait ses débuts à 29 ans. Il l’a surnommée « sa bonne fée ».

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