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Les punchlines des sportifs contre le racisme

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin

 

Une vidéo de Patrice Evra sur les réseaux sociaux dans lequel il dénonçait, avec forces détails, le #racisme de la direction de l’équipe de #France a jeté un froid et étonné. Cris de singe, bananes lancées aux joueurs, sont autant de récidives humiliantes et révoltantes que subissent les sportifs sur les terrains de sport européens. Patrice #Evra, Lilian #Turham, Gael #Monfils, Gnonsiane #Niombla, ulcérés, dénoncent cette situation qui n’honore pas le sport.

 

un racisme récurrent

Noel Le Graët, Président de la FFF

Football et racisme, un mariage contre nature qui s’est banalisé au fil du temps. Pour preuve la réaction du président de la FFF, Fédération Française de Football Noël Le Graët, relativisant à sa manière, l’altercation entre Neymar et Alvaro. Pour rappel, le Marseillais nie avoir proféré des paroles racistes à l’encontre de la star du PSG qui lui demande en retour d’assumer. Patrice Evra très remonté a choisi l’humour pour répondre à Noël Le Graët, avec I don’t love this game une négation de son show I love this game bien connu de ses fans sur Instagram. Lilian Thuram, l’ancien international, préfère la pédagogie à travers sa fondation. Mais le ballon rond n’est pas le seul sport touché. D’autres comptent malheureusement leur lot d’incidents.

 

Patrice Evra : “I don’t love this game”

Longtemps victimes silencieuses des cris de singe sur les stades européens, les sportifs ne laissent plus rien passer. Les joueurs désormais osent témoigner. Patrice Evra qui n’a pas sa langue dans sa poche, a lui décidé de balancer. « Je n’ai pas de mots », dit-il en commençant sa vidéo chantant l’air de « Petit Papa Noël » et ajoutant plus loin : « On ne peut pas laisser passer ça ». Ce que le cinq fois finaliste de la « Champion League » ne veut plus taire, c’est l’hypocrisie qui règne dès que le racisme est abordé dans le foot. Il poursuit sa vidéo, de plus en plus ironique : « Au Château (Clairefontaine), tu sais très bien ce qui passe. Combien de lettres on reçoit… Didier (Deschamps), reprends tes singes et barre-toi en Afrique. Barre-toi avec tes singes et tes gorilles. Combien de lettres comme ça ? On les cache, mais moi j’en ai vu certaines. On reçoit même des cartons remplis de caca ! » Pour finir, il ajoute plus loin : « C’était les règles du jeu. On est en France, pas chez nous. Quand il y avait une photo du Président, c’était mieux de voir un Hugo Lloris et un Laurent Koscielny à côté de lui, qu’un Mamadou Sakho ou un Bacary Sagna. C’est dommage ».

 

 

 

Gael Monfils publie les attaques racistes reçues après sa défaite

Le mois dernier, c’est Gael Monfils qui a publié sur Youtube les nombreuses insultes, dont il a été la cible après sa défaite au Masters 1000 de Rome. « Singe noir idiot, bâtard noir, looser… ». Dans une story commençant par le message « attention aux yeux », le numéro 9 mondial au classement ATP a fait défiler plusieurs messages.

 

 

Gnonsiane Niombla : « Tout le monde entendait mais personne n’a voulu se mouiller. »

Gnonsiane Niombla, médaillée avec l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Rio 2016

La handballeuse française, qui évolue à Siofok, a été la cible de cris racistes lors du match joué Debrecen en janvier de cette année. « Je n’avais jamais vécu cela », raconte la joueuse. « J’ai eu le malheur d’être du mauvais côté quand je faisais mes longues passes, confie Niombla. « Quand je suis rentrée sur le terrain, cris de singe. J’ai fait une contre-attaque, pareil. Je ne comprends pas le hongrois mais il n’y avait pas une once de bienveillance ». « Tout le monde entendait mais personne n’a voulu se mouiller » déplore-t-elle.

 

Tennis, athlétisme, handball. On pourrait multiplier les exemples, le sport est gangrené par le racisme. Aucun stade, terrain ou gymnase ne semble épargné. Et les sanctions tardent à venir.

 

Lilian Thuram : « On ne naît pas blanc, on le devient »

Lilian Thuram qui a créé en 2008 la fondation « Éducation contre le racisme » qui porte son nom, préfère, lui, comprendre. Le 1er octobre 2020, l’ancien joueur originaire de la Guadeloupe, sort un livre intitulé La pensée blanche. Le footballeur de 48 ans s’intéresse à la fabrication des préjugés basés sur la couleur de peau, et choisit de partager sa réflexion, en remontant le cours de l’histoire afin de comprendre la fabrication des préjugés basés sur la couleur de peau mais appelle également ses lecteurs à retirer le « masque de la blanchité. » « Qu’est-ce qu’être blanc ? Plus qu’une couleur de peau, n’est-ce pas plutôt une pensée ? Qui sont ceux qui l’ont inventée, et pourquoi ? ». Peut-on lire sur son site internet Thuram.org. Son ouvrage, avec une citation mise bien en évidence « On ne naît pas blanc, on le devient », entend ouvrir le débat selon son auteur.

Il indique même ne pas vouloir « culpabiliser » ni « accuser » mais « comprendre les mécanismes, prendre conscience et construire de nouvelle solidarités ». Un vaste programme qui n’a pas l’air pour l’instant de provoquer l’adhésion, si l’on en juge les quelques réactions épidermiques suscitées par la sortie de son livre.

 

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