La journaliste Samira Sabou détenue au Niger pour diffamation à l’égard du fils du président
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Par la rédaction
Samira Sabou a été arrêtée le 10 juin suite à une plainte en diffamation déposée par Sani Mahamadou Issoufou, fils et chef de cabinet du président nigérien Mahamadou Issoufou. Actuellement en détention préventive à la prison civile de Niamey, elle risque jusqu’à trois ans de prison.
Rappel des faits
En février, un audit diligenté par l’Inspection générale des Armées sur les marchés publics du ministère de la Défense du Niger fait apparaître un détournement de 76 milliards de francs CFA (111 millions d’euros) de 2014 à 2018. Selon le site internet Mondafrique, qui a révélé le contenu de l’audit. « Elles cachent des opérateurs économiques du pays bien connus, tous proches du régime, voire de la famille du président », écrit le site d’information.
L’audit fait apparaitre le nom d’Aboubacar Hima, dont la société a bénéficié de 40% des contrats d’armement surfacturés. « A Niamey, on connaît ses palais de marbre, dans lesquels plusieurs chefs d’Etat ont été hébergés. Illustration de sa proximité avec la présidence », écrit sur lui RFI. Il possèderait même trois immeubles particuliers avenue Foch à Paris.
Samira Sabou a publié les éléments sur sa page Facebook
Samira Sabou est très investie dans la lutte contre la corruption dans son pays, est respectée et son travail très suivi au Niger. Selon Amnesty International, l’accusation contre la journaliste « fait référence à une publication sur Facebook portant sur les personnalités impliquées dans l’affaire de l’audit du ministère de la Défense, datant du 26 mai 2020. Après la publication, une tierce personne a fait un commentaire incriminant le fils du président de la République. »
Les commentaires sur les publications de Samira Sabou, pas moins de 174, dont 748 réactions sur la publication concernant un des volets de l’affaire, dénoncent un système de protection antimissile fantôme pour l’avion du président Issoufou, et sont très critiques à l’égard du pouvoir.