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#Zimbabwé. Le journaliste Hopewell Chin’ono, emprisonné pour « incitation à la violence publique »

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La Rédaction

Hopewell Chin’ono, journaliste d’investigations primé internationalement de 49 ans, a été arrêté la semaine dernière pour avoir dénoncé l’utilisation faite des fonds pour le Covid-19. Les autorités l’accusent en outre de faire la promotion de manifestations contre la corruption au sein du gouvernement prévues  le 31 juillet, qui, selon la police, pourraient être violentes. Accusé d’incitation à la violence publique, sa demande de liberté sous caution a été refusée. Son procès est prévu le 7 août prochain.

Un journaliste internationalement reconnu

Hopewell Rugoho-Chin’ono, réalisateur et producteur de documentaires, a été le correspondant étranger du New York Times ZIMBABWE. Après un diplôme à la City University, il travaille pour la BBC en producteur radio indépendant. Il retourne en 2003 au Zimbabwé et devient le correspondant local du célèbre réseau anglais. En 2007, il réalise « Pain in My Heart » (De la peine dans mon coeur), un documentaire sur le sida qui remporte le Prix CNN du journaliste africain de l’année, le prix 2008 du leadership de l’archevêque Desmond Tutu et le prix de la Kaiser Family Foundation pour l’excellence des reportages sur le VIH/sida en Afrique.

« Une criminalisation du journalisme »

Hopewell Chin’ono a récemment publié des documents qui prouveraient que  des individus puissants au Zimbabwe profitent d’accords de plusieurs millions de dollars dans l’achat de fournitures essentielles dans la lutte contre le coronavirus. Pour preuve, le ministre de la santé, Obadiah Moyo, a été inculpé le mois dernier dans une affaire d’attribution d’un contrat de 60 millions de dollars à une société qui aurait vendu des fournitures Covid-19 au gouvernement à des prix gonflés.

Lors de son audience du vendredi dernier à Hararé, la capitale du Zimbabwé, les magistrats ont déclaré qu’ils avaient refusé la libération sous caution de Chin’ono comme mesure préventive pour empêcher le journaliste de récidiver avant le rassemblement prévu le 31 juillet.

« En gros, cela signifie que le journalisme a été criminalisé. La lutte contre la corruption doit se poursuivre. Les gens ne devraient pas s’arrêter, ils devraient continuer », a déclaré M. Chin’ono en quittant le tribunal.

« Nous ne sommes pas d’accord avec la décision et les conclusion du magistrat. Il n’a pas particulièrement tenu compte des preuves qui lui ont été présentées par l’enquêteur qui a admis que les tweets ne contenaient rien qui puisse constituer la base de l’accusation d’incitation à la violence. Nous allons faire appel de la décision », a déclaré Doug Coltart, membre du conseil juridique de Chin’ono, au Guardian.

« L’Etat craint que s’il est libéré sous caution, il y aura des manifestations. L’État prétend qu’il a incité la nation à manifester contre la corruption et ils craignent que s’il est admis à la libération sous caution, les manifestations continueront le 31 juillet », a déclaré son avocat, Moses Nkomo.

Au cours du contre-interrogatoire, l’enquêteur principal de la police a admis qu’il n’y avait rien dans les tweets de Chin’ono qui suggérait une incitation à la violence publique.

Amnesty International a déclaré que les arrestations étaient « conçues pour intimider et envoyer un message effrayant aux journalistes, aux dénonciateurs et aux militants qui attirent l’attention sur des questions d’intérêt public au Zimbabwe ».

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