#Lu. Royaume-Uni. Belly Mujinga, une congolaise meurt du coronavirus après s’être faite cracher dessus

La rédaction

Arrivée au Royaume-Uni en 2000, Belly Mujinga travaillait pour les chemins de fer britanniques entant qu’agent de billeterie. Belly Mujinga, 47 ans, travaillait dans le hall de la gare Victoria, dans le centre de Londres, le matin du 22 mars, lorsqu’un homme qui disait être contaminé au Covid-19 lui a craché dessus et a toussé sur elle et sur un collègue. Quelques jours après l’agression, les deux femmes sont tombées malades du virus.

Selon The Guardian, Mujinga, mère d’une fille de 11 ans, Ingrid, a été admise à l’hôpital général de Barnet, mise sous respirateur, mais est malheureusement décédée le 5 avril. Sa cousine Agnès et un collègue, témoins de l’incident ont déclaré que Mujinga avait demandé à ne pas travailler en dehors du guichet sans protection.

Ils ont en outre affirmé que son employeur, Govia Thameslink, savait qu’elle avait des problèmes respiratoires mais avait insisté malgré son état pour qu’elle travaille dans le hall et interagisse avec les passagers. Ils affirment qu’elle a également été renvoyée au travail dans le hall après l’incident du crachat, malgré le traumatisme du à ce qu’il s’était passé.

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— UnionNewsUK (@Union_NewsUK) May 17, 2020

Le collègue rajoute : « Nous avons supplié la direction de ne pas nous faire sortir car nos vies seraient en danger ». Mais, on leur aurait rétorqué qu’ils devaient néanmoins sortir. « On nous a dit que nous n’étions même pas autorisés à mettre des protections individuelles », a ajouté le collègue. « Govia s’est comporté de manière imprudente et négligente. Ils ont manqué à leur devoir de vigilance. On nous traite comme des robots ».

« Elle n’aurait pas dû être envoyée sans protection. Nous réclamons justice pour Belly. Ils doivent trouver la personne qui l’a fait. Et l’entreprise doit indemniser la famille ; sa fille n’a plus de mère. Ils devraient protéger ceux qui restent », a déclaré la sœur de la victime.

Angie Doll, la directrice générale de Southern Railway et de Gatwick Express, qui appartient à Govia, a déclaré : « Nous prenons toute allégation extrêmement au sérieux et nous enquêtons ».

« La sécurité de nos clients et de notre personnel, qui sont eux-mêmes des travailleurs clés, continue d’être une priorité à tout moment et nous suivons les derniers conseils du gouvernement. Nous conseillons vivement aux gens de ne voyager que si ce n’est absolument pas indispensable ».

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— TSSA (@TSSAunion) May 18, 2020

Une porte-parole de Govia a déclaré que les conseils officiels du gouvernement au moment de l’incident étaient que « le masque n’était pas nécessaire pour notre personnel « . « Nous avons régulièrement informé nos employés de continuer à se laver les mains et de s’éloigner le plus possible des lients lorsqu’ils travaillent ».

Downing Street a condamné l’incident. Un porte-parole de Boris Johnson a déclaré : « Il est méprisable qu’un travailleur clé soit attaqué de cette manière alors qu’il est au service des voyageurs. Nos pensées vont à la famille de Mme Mujinga en ce moment terrible ».

Le syndicat TSSA a signalé l’incident à l’Inspection des chemins de fer, la branche sécurité du Bureau des chemins de fer et des routes, pour enquête et prend des conseils juridiques.

Le secrétaire général de la TSSA, Manuel Cortes, a déclaré « Nous sommes choqués et dévastés par la mort de Belly. Elle fait partie des trop nombreux travailleurs de première ligne qui ont perdu la vie à cause du coronavirus. »

Le mari de Mujinga, Lusamba Gode Katalay, quant à lui rapporte les faits en ces termes : « Belly est rentrée à la maison et m’a tout raconté. L’homme lui a demandé ce qu’elle faisait, pourquoi elle était là, et elle a dit qu’ils travaillaient. L’homme a dit qu’il avait le virus et leur a craché dessus. Ils l’ont signalé ».

Le mari indique que sa femme avait été opérée il y a quatre ans et qu’elle avait des problèmes respiratoires sous-jacents. Dans la semaine qui a suivi l’incident, elle a commencé à se sentir mal et a été admise à l’hôpital le 2 avril.

« C’est la dernière fois que je l’ai vue », a-t-il dit. « Nous avons plus tard fait une vidéo WhatsApp, ensuite,  je n’ai plus eu de nouvelles d’elle. Je pensais qu’elle dormait, mais le médecin m’a téléphoné pour me dire qu’elle était morte ».