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Le photographe Ernest Collins est mort 

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin 

 

C’est Amobe Mevegue qui nous a annoncé la triste nouvelle : Ernest Collins est décédé à Chicago. Photographe de talent, amoureux de l’Afrique, il avait choisi de s’installer à Paris pendant plusieurs années, où son travail était apprécié par tout le milieu de la mode. 

 

Des débuts de coiffeur maquilleur à Chicago 

C’est à Chicago que Ernest Collins se fait connaitre comme l’un des meilleurs coiffeur maquilleur, en s’occupant de sa belle-sœur Carmen Collins, Top model bien connu dans la ville. C’est au cours d’un séjour en Italie en 1983 que sa vocation se révèle en côtoyant des photographes comme Tizano Magni, Tom Wool, Jonathan Léonard, Sergio Caminata, Lionel Pasquon. Ernest Collins réalise alors que s’il veut exercer son métier de photographe, il ne peut pas rester à Chicago. En 1990, il accepte une invitation pour venir à Paris et tombe instantanément amoureux de la ville. Il choisit donc de résider à Paris et de passer son temps entre Chicago et la France. Depuis, vous avez forcément vu une de ses photographies. Ernest Collins a fait la plupart des couvertures des magazines afros, comme Divas. Son portefeuille client contient de prestigieux noms tels que Zuhair Murad, Azzaro, L’Oreal, Eleven Paris, Iman Cosmetics, Harper Bazar magazine, Ebony. 

Il savait sublimer les femmes noires 

Son sens du style, sa réputation grandissante en tant que modéliste, et sa capacité à embellir des modèles avec un look, donnait des photographies spectaculaires. Il arrivait à sublimer les femmes de tout âge. Il aimait photographier les femmes avec ou sans fards, sans vulgarité, dans des mises en scènes souvent expressionnistes, et avait immortalisé KatouchaOprah Winfrey, Tyra Banks. Dans une interview à Afrik.com, le photographe déclarait : « J’ai un style assez pudique, jamais vulgaire. Je n’aime pas photographier des filles trop sexy. Même si les corps sont nus, on ne voit pas tout. J’aime à donner aux filles une certaine dignité. Dans leurs poses, dans leurs regards, leurs attitudes, je fais ressortir toute leur fierté ». Très attaché à ses racines africaines, il avouait toujours à Afrik.com : « C’est aux Etats-Unis que je prends conscience que je suis noir. Aux Etats-Unis, vous êtes enfermés dans votre communauté. Ce qui est très frustrant et très restrictif. Car je me retrouve confronté aux clivages communautaires. Ma négritude, je ne la ressens pas en Afrique. Je la vis naturellement. J’ai développé un grand amour du continent. J’ai déjà voyagé au Sénégal et trois fois au Cameroun. Mais la troisième fois, j’y suis venu seul et par mes propres moyens pour travailler ». 

Encore actif et présent sur les réseaux sociaux récemment l’annonce de sa mort nous laisse un grand vide.  

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