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Djaïli Amadou Amal, lauréate du Goncourt des lycéens pour « Les Impatientes »

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin

Nous vous l’avions annoncé, l’écrivain Djaïli Amadou Amal faisait partie des finalistes pour les prestigieux prix Goncourt 2020. C’est finalement Hervé Le Tellier qui a obtenu le prix pour son roman « l’Anomalie ». La romancière camerounaise n’a pas démérité pour autant en obtenant le Goncourt des lycéens ce mercredi 2 décembre. 

Le prix le plus prescripteur

Djaïli Amadou Amal n’a certes pas gagné le prestigieux Goncourt, mais elle a remporté le plus prescripteur, à l’issue d’une réunion en visioconférence d’un jury national de lycéens. Selon les statistiques, le Goncourt des lycéens peut rapporter autant de ventes que son grand frère voire plus, comme ce fut le cas en 2016 pour Gaël Faye avec Petit pays. Depuis deux mois donc, près de 2000 élèves de toute la France sont engagés dans la lecture des 14 romans sélectionnés par l’Académie Goncourt. En raison du contexte épidémique, les traditionnelles “rencontres régionales” entre auteurs et lycéens, ont été organisées virtuellement du 5 au 13 novembre. À la suite des délibérations en classe, cinq auteurs étaient encore en lice face à Djaïli Amadou Amal : Miguel Bonnefoy (Héritage), Lola Lafon (Chavirer), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), Maud Simonnot (L’enfant céleste) et Camille de Toledo (Thésée, sa vie nouvelle).


Lire aussi : Prix Goncourt. L’Egypto-Camerounaise Djaïli Amadou Amal parmi les finalistes pour « Les Impatientes »

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La parole donnée aux femmes

Le roman Les Impatientes, donne la parole à trois femmes peules à qui l’on ne cesse d’assener “Munyal”, patience en peul, pour leur faire accepter leur destin et sa violence induite, le mariage forcé et la polygamie. Djaïli Amadou Amal décrit, dans un style simple et rythmé par des phrases courtes, une société patriarcale qui brise les femmes. « Le mariage précoce et forcé est l’une des premières violences, le viol conjugal qu’on ne veut pas reconnaitre comme tel, les violences physiques et enfin la polygamie comme violence morale » dit-elle. La romancière précise : « Je suis une femme africaine, je vis au Cameroun et donc j’ai décidé de parler de cette société du point de vue des femmes car on ne donne pas suffisamment la parole aux femmes et surtout pas dans le Sahel ». Saluons donc ce courageux roman qui brise un tabou trop longtemps laissé à la marge dans les sociétés patriarcales d’Afrique Subsaharienne.

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