Halle Berry fait ses débuts de réalisatrice avec « Meurtrie »
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Par Elia Hoimian
Halle Berry demeure, à ce jour, la première et seule femme noire détentrice de l’Oscar de la Meilleure actrice, pour sa performance dans « À l’ombre de la haine » (2002) – avec P. Diddy -. Ses rôles de junkie dans « Jungle Fever » (1991) de Spike Lee et de la sage Angela dans « Boomerang » (1992) – avec Eddie Murphy -, ont marqué son entrée dans le cinéma. Aujourd’hui, la sublime silhouette Ginger de « Operation Espadon », de Jinx, la James Bond’s Girl, et Tornade des « XMen » passe derrière la caméra. « Bruised/Meurtrie », son premier film en tant que réalisatrice, a fait l’objet d’un deal de 20 millions $ avec Netflix.
Un film sur le MMA, sport de combat
Le premier film de la réalisatrice Halle Berry, et le quarantième de l’actrice, est à l’image de sa carrière : un parcours de combattante. C’est sans doute le sens de ce choix pour ce sport de combat comme entrée dans l’arène des réalisateurs. Bruised, présenté en tant qu’œuvre en cours au Festival du film de Toronto, est un film dramatique sur un sport de combat, le MMA. Vendu à Netflix pour près de 20 millions de dollars, « Un vrai frisson, surtout que le tournage n’est pas encore fini », dit-elle, Bruised, littéralement « meurtrie » est l’histoire d’une combattante de MMA, Jackie « Justice », épuisée, qui doit vaincre ses propres démons intérieurs et affronter l’une des étoiles montantes de ce sport pour rendre fier son jeune fils, Manny.
« Je pensais à la réalisation, mais je pensais que c’était un trop grand défi, mais j’ai été encouragée par une amie. Le concept une fois adopté, j’ai dû aller voir les producteurs et me présenter, cette fois en tant que réalisatrice. Et à ma grande surprise, ils ont dit oui ! », raconte-t-elle
Film pendant lequel elle a eu deux côtes cassées. « Je ne voulais pas m’arrêter parce que je m’étais préparée depuis si longtemps », raconte-t-elle à la très médiatique canadienne Amanda Paris, animatrice de l’émission TIFF. « Nous avions répété, nous étions prêts. Alors mon esprit de réalisatrice, a continué à avancer. Et j’ai fait fi de la situation, et j’ai continué à me dire : « Je ne vais pas m’arrêter. Je suis allée trop loin. Je vais faire comme si cela ne faisait pas mal. Je vais me débrouiller toute seule », explique-t-elle.
Aujourd’hui, le #FitnessFriday est très spécial pour moi, car c’est le dernier jour de tournage de #BruisedTheMovie. Cette photo en dit long sur ce que je ressens en ce moment, parce que je sais enfin ce que l’on ressent quand on ose rêver et que ce rêve se réalise… c’est presque impossible à décrire et chaque seconde en vaut la peine. Je suis impressionnée et éternellement reconnaissante à nos acteurs et à notre équipe, dont le travail brillant et le sang, la sueur et les larmes ont contribué à faire de ce rêve une belle réalité. Consultez les histoires pour un aperçu de la formation BTS pour #BruisedTheMovie – j’espère qu’elle vous inspirera pour fixer vos propres objectifs, les briser et répéter ♥️
Des personnages marquants
Maria Halle Berry, née le 14 août 1966 à Cleveland, d’un père afro-américain et d’une mère blanche commence sa carrière comme mannequin et participe à plusieurs concours de beauté ; elle terminera même première dauphine du concours Miss USA et sixième au concours Miss World 1986. Et fait des apparitions dans des séries télé : Living Dolls (1989), Amen et Campus Show (1991).
C’est Spike Lee qui lui donnera son premier vrai rôle au cinéma avec Jungle Fever (1991) dans lequel elle joue Vivian, une junkie, alter-ego de Samuel Lee Jackson. Suivent la même année Strictly Business de Kevin Hooks et Le dernier samaritain de Tony Scott. Puis, elle fait irruption dans la comédie romantique Boomerang (1992) de Reginald Hudlin, aux côtés du publicitaire et coureur de jupons Marcus Graham incarné par Eddie Murphy pour l’amour de qui elle luttera avec la patronne de l’agence de pub Jackie, une rivale redoutable et croqueuse d’hommes jouée par Robin Givens, l’ex-madame Tison.
Loosing Isaiah : les chemins de l’amour en 1995, montre Halle Berry magistrale dans la peau d’une mère aux prises avec les démons de la drogue qui abandonne son fils, adopté par un couple blanc. Quelques années plus tard, découvrant que son fils est encore vivant, elle tente de le récupérer.
Elle retrouve Spike Lee dans Girl 6 (1996), présenté au festival de Cannes 1996, dans la section Un certain regard. Réalisé avec un budget de 12 millions de dollars, le film ne fera qu’une recette d’environ 5 millions de dollars ; les critiques, négatives, sont sans doute dues au fait qu’on ne retrouve pas Spike Lee dans ses sujets de prédilection, la critique identitaire et sociale. Halle Berry y incarne Judy, une comédienne qui se retrouve finalement dans un call-box d’une compagnie de téléphone rose d’où elle tire son surnom, Girl 6 (la fille N°6). Elle retourne à la télévision avec un long métrage Introducing Dorothy Dandridge (1999) pour lequel elle remporte un Primetime Emmy Award et un Golden Globe Award – les équivalents des Oscars pour la télévision -. La chanteuse et actrice Dorothy Dandrige, née à Cleveland comme Halle Berry, est la première femme à s’imposer à Hollywood dans les années 30 à 60 avec une vingtaine de films. Nominée en 1955 pour l’Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation de Carmen Jones, Dorothy Dandridge aura finalement son étoile sur le Hollywood Walk Of Fame de Los Angeles, en 1983.
On citera pêle-mêle, entre autres films marquants, ses rôles de mutante Tornade dans la saga X-Men I et II, X-Men : L’affrontement final (2006) et Days of Future Past (2014), de James Bond’s girl Jinx dans « Die Another Day/Meurs un autre jour » (2002) ; de super-héroïne dans Catwoman (2004), « Gothika » (2003) de Mathieu Kassovitz ; « Cloud Atlas » (2012) ; « The Call/L’appel (2013) ; Kingsman : Le cercle d’or (2017), et le troisième épisode de la série John Wick : Parabellum (2019), pour n’en citer que quelques-uns. Sans oublier A L’ombre de la haine/Monster’s Ball (Le bal du monstre) aux Etats-Unis du scénariste et producteur germano-suisse Marc Foster – réalisateur de l’épisode James Bond Quantum Of Solace (2008) -, le film de son Oscar de meilleure actrice. A L’ombre de la haine est une histoire d’amour improbable entre Laetitia Musgrove et celui qui a participé à l’exécution de son mari Lawrence (P. Diddy) dans le couloir de la mort. Elle s’était émue à ce sujet du fait qu’aucune autre actrice noire n’ait encore été couronnée après elle.
« Chaque fois que le moment des Oscars arrive, je réfléchis et je me dis que peut-être cette année, et c’est déchirant que d’autres femmes noires ne soient pas couronnées. », dit-elle, déçue
Halle Berry entre finalement dans un autre rôle, celui qui désormais donnera le top départ à une scène.