BRÉSIL : Manifestations pour Kabagambe, le congolais battu à mort pour des salaires impayés
Des manifestants se sont rassemblés à travers le Brésil samedi pour réclamer justice pour Moise Kabagambe, l’immigrant congolais de 24 ans battu à mort à Rio parce qu’il réclamait des salaires impayés.
Justiça para Moïse Kabagambe!!! pic.twitter.com/yAQPCn5bOD
— Fernanda Melchionna (@fernandapsol) February 1, 2022
Des images choquantes bloquées par Youtube
Les images de ce 24 janvier sont atroces, épouvantable et soulèvent le cœur. A tel point que Youtube a bloqué la vidéo en question. Nous nous garderons donc de vous la proposer.
La vidéo, enregistrée à partir des caméras de sécurité du kiosque, montre Moise Kabagambe attaqué par un groupe d’hommes qui l’ont battu à plusieurs reprises avec un club et une batte de baseball, selon la police, qui a ouvert une enquête sur sa mort. Trois hommes ont été arrêtés en lien avec le meurtre, selon la police.
La famille de Kabagambe affirme qu’il a été battu à mort le 24 janvier, après avoir exigé des arriérés de salaire pendant deux jours de travail dans un kiosque où il avait servi des boissons.
Selon CNN, des manifestations ont eu lieu dans 20 villes du Brésil, dont São Paulo, Rio de Janeiro, Salvador et Brasilia, pour réclamer justice et que des peines sévères soient infligées aux personnes impliquées dans la mort de Kabagambe. De nombreux manifestants ont souligné les problèmes plus larges du racisme et le manque perçu d’opportunités auquel est confrontée la communauté congolaise au Brésil.
A Rio, des manifestations ont eu lieu devant le kiosque en bord de mer de Tropicalia. Des images de la manifestation publiées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants abattant les panneaux du kiosque au bar du bord de mer.
À São Paulo, des manifestants se sont rassemblés sur l’Avenida Paulista, au Musée d’art de São Paulo. Dans la capitale fédérale Brasilia, un rassemblement a eu lieu devant le bâtiment du ministère des Relations extérieures.
« Je peux être médecin, ingénieur, avocat, mais quand je vais dans n’importe quelle entreprise, ils me disent de faire des travaux de nettoyage. » Claudine Shindany, journaliste congolaise
« Je peux être médecin, ingénieur, avocat, mais quand je vais dans n’importe quelle entreprise, ils me disent de faire des travaux de nettoyage », a déclaré Claudine Shindany, journaliste et militante de la communauté congolaise, qui s’est exprimée lors de la manifestation à São Paulo. Accueillie par des applaudissements, elle a ajouté : « Il y a de l’humiliation totale, des délits, de la diffamation partout, à l’école, à l’hôpital, au travail, je ressens de la discrimination partout ».
Samedi, le maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, a déclaré sur Twitter que la concession du kiosque en bord de mer serait offerte à la famille de Kabagambe.
Son secrétaire à l’urbanisme a également annoncé que la zone proche de l’établissement deviendrait le site d’un mémorial de la culture africaine.