Les Prix Pulitzer 2020 (suite)
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Par Lise-Marie Ranner-Luxin
C’est Le New York Times qui est le grand vainqueur cette année et qui a reçu trois prix Pulitzer lundi 4 mai, ce qui en fait le média le plus récompensé dans la promotion 2020. Distinction historique pour l’auteur Coleson Whitehead qui rafle la mise en obtenant le prix pour la deuxième fois et pour deux auteurs et ouvertement gay.
Un second #Pulitzer pour Colson Whitehead
Pour la deuxième fois, l’auteur Coleson Whitehead obtient le Prix Pulitzer, catégorie fiction, avec Nickel Boys. Il est le quatrième écrivain des Etats-Unis à avoir ainsi été distingué à deux reprises. En 2017, Coleson Whitehead avait obtenu la prestigieuse récompense avec Underground Railroad. The Nickel Boys aborde de nouveau, mais dans une autre époque, l’histoire des Noirs aux Etats-Unis à travers celle d’une maison de redressement où le racisme le plus violent continuait de se pratiquer impunément au début des années 1960. Le jeune héros, Elwood, y est enfermé à la suite d’une erreur judiciaire. Élevé par sa grand-mère Harriett qui l’abreuve des discours de Martin Luther King. L‘enfant se montre débrouillard, courageux, mais aussi brillant. L’Amérique des droits civiques qui abolit en 1964 les atroces lois Jim Crow le laisse plein d’espoir sur son futur de jeune Noir à l’université. Jusqu’à ce qu’il se fasse arrêter à la place d’un autre. Ne pouvant pas se défendre, il se retrouve enfermé dans une des plus terribles maisons pour délinquants du pays, située en Floride, la bien réelle école Dozier, que Colson Whitehead rebaptise « Nickel Academy ».
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Anthony Davis
Anthony Davis a remporté le Prix Pulitzer de musique pour son opéra The Central Park Five, créé en juin 2019 au Long Beach Opera, en Californie, avec un livret de Richard Wesley. Le livret de Richard Wesley s’inspire d’une histoire vraie, celle de cinq jeunes afro-américains et latinos accusés pour viol et voies de fait contre une femme blanche, Trisha Meili, à Central Park dans les années 80. Le jury Pulitzer a cité The Central Park Five comme « une œuvre d’opéra courageuse, marquée par une écriture vocale puissante et une orchestration sensible, qui transforme habilement un exemple notoire d’injustice contemporaine en quelque chose d’empathique et d’espoir ».
Jericho Brown
Pour la première fois depuis la création du prestigieux prix Pulitzer en 1917, deux des gagnants annoncés sur la liste révélée lundi 4 mai sont des hommes ouvertement gays et noirs, comme le relève le magazine LGBT+ britannique Attitude. Le prix Pulitzer de la poésie a été décerné à Jericho Brown pour son recueil The Tradition, qui « propose des dissections personnelles et politiques des terreurs modernes, y compris des tueries de masse et du meurtre de citoyens non armés par la police «, détaille Attitude.
Michael R. Jackson
De son côté, le dramaturge Michael R. Jackson a décroché le prix Pulitzer de l’œuvre théâtrale, pour sa comédie musicale très remarquée A Strange Loop. La pièce, première comédie musicale à remporter ce prix, est semi-autobiographique : Michael R. Jackson né à Detroit y dépeint le voyage d’Usher, un jeune écrivain gay, noir et en surpoids, dans un monde hétéronormé et blanc. Le dramaturge, qui avait été nommé en 2018 parmi une trentaine d’écrivains noirs « de nos temps » par le New York Times, a réagi sur son compte Twitter: « Jamais dans mes rêves les plus fous. Merci à tous ceux qui m’ont soutenu dans mon cheminement vers un tel honneur incroyable. Je suis sûr que j’aurai plus à dire une fois que j’ai repris mon souffle et regardé tous ces SMS et e-mails, mais pour l’instant, MERCI ».