Kery James met en accès libre sa pièce de théâtre « A Vif » pendant le confinement
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Par Lise-Marie Ranner-Luxin
Après le carton de son film Banlieusards diffusé sur Netflix, Kery James fait un très beau geste durant cette période de confinement, la diffusion gratuite de sa pièce de théâtre « A vif ». La pièce contient l’intégralité des plaidoiries qui ont inspiré le film #Banlieusards et Kery James y joue le rôle de l’avocat Soulaymaan Traoré.
« On n’est pas condamné à l’échec, voilà l’chant des combattants »
Ces paroles du clip Banlieusards de Kery James résonnent incroyablement avec la période de pandémie que nous vivons en ce moment. Chaque parole de la chanson est un uppercut que l’on prend en pleine face. Des punchlines avec les politiques, la société. Poète, rappeur, inventeur de la langue, les mots sont pour Kery James sont les instruments d’un combat, une arme libertaire et littéraire à la fois. Né en Guadeloupe de parents Haïtiens, Alix Mathurin de son vrai nom, sait mieux que quiconque retranscrire la parole d’un damné de la terre. Avec son art de la contestation, son discours engagé, sa parole enflammée, on ressort à chaque fois sonné.
« Une pièce importante, sociale, nécessairement politique mais pas politicienne. En d’autres termes une pièce qui participe à la vie de la cité. »
Les voix de « deux France » opposées, nantis et délaissés
Dans sa pièce de théâtre, Kery James, écrit un dialogue, où deux voix s’opposent dans une joute en phase directe avec le monde. Deux avocats défendent des causes ennemies. Pour le premier, l’État est coupable de la situation des banlieues. Mais le second atteste que les citoyens sont responsables de leur condition. Kery James joue le rôle de Soulaymaan, un jeune issu justement de ces banlieues qui a réussi à gravir l’échelle sociale. Et ça fuse, ça crie. Ça rit, aussi, car il s’agit d’un concours organisé en fin du cursus de l’École de formation du barreau. Une agora passionnée pour un théâtre politique, radical et poétique à la fois. L’exercice consiste en un affrontement verbal, ludique, éclatant. Et le message social est criant. Il en donne l’explication sur son site : « J’ai voulu faire de A vif une pièce qui dit quelque chose, transmet une émotion, suscite une interrogation et une remise en question. Une pièce dont on ne ressort pas indemne, une pièce qui marque, bouleverse parfois et peut-être même change les choses. Peut-être même une seule. Une pièce importante, sociale, nécessairement politique mais pas politicienne. En d’autres termes une pièce qui participe à la vie de la cité. Le texte qui parle de responsabilité, prend une autre dimension en ces temps troubles ». La pièce à voir absolument ne laisse pas le spectateur indemne !
@KeryJames