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Une biographie sur le bluesman Robert Johnson relance le mythe sur le club des 27

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin

 

Selon la légende, #RobertJohnson aurait vendu son âme au diable. Sorti le 8 octobre en France, « Et le diable a surgi. La vraie vie de Robert Johnson », nous donne l’occasion de revenir sur la légende du meilleur chanteur de #blues de tous les temps, et du mystère qui entoure son décès, à l’âge de 27 ans. En effet, mort dans des circonstances troublantes, Robert Johnson aurait vendu son âme en échange de son exceptionnel talent.

 

Le livre « Up Jumped the Devil : The Real Life of Robert Johnson » de Bruce Conforth et Gayle Dean Wardlow, a remporté au mois de mai la 6e édition du prestigieux Penderyn Music Book Prize 2020 à Londres, et un Living Blues Award aux Etats-Unis.

 

« C’est qui l’autre type qui joue de la guitare » ?

En1962, Keith Richards, batteur des Rolling Stone, entend pour la première fois chez Brian Jones, un disque de Robert Johnson. Il lui demande : « Qui est-ce ? » Jones lui répond que c’est Robert Johnson, un obscur chanteur-guitariste de blues. Richards insiste : « Non, je veux dire, qui c’est l’autre type qui joue de la guitare avec lui ? » Brian Jones lui dit que c’est Johnson lui-même. Il n’y a pas de second guitariste. Keith, très impressionné, s’exclame : « Ce type doit avoir deux cerveaux » ! Quand on écoute Robert Johnson, on a l’impression que plusieurs guitaristes jouent en même temps. Le musicien est-il possédé ? D’où lui vient ce talent hors norme ?

 

 

La légende du Crossroads

Robert Leroy Johnson, de son vrai nom, est né dans le delta du Mississipi, un des principaux berceaux du blues, d’où sont originaires d’autres légendes comme Howlin’Wolf, Muddy Waters, Skip James ou John Lee Hooker.  Quand il rencontre pour la première fois, en 1931, le guitariste de blues Son House, à qui il voue une véritable admiration, ce dernier lui lance : « tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens ». Vexé Johnson disparait pendant un an sans donner de nouvelles et réapparait métamorphosé en virtuose, laissant son auditoire médusé. Cette histoire est relatée dans le film Netflix ReMastered : Devil at the Crossroads

Ce carrefour des routes 49 et 61 situé à Clarksdale dans le Mississippi, aurait été le théâtre d’un pacte entre Johnson et le Diable. C’est ce dernier qui lui aurait donné ses talents de compositeur, chanteur et guitariste, en échange de son âme. Jimi Hendrix, Eric Clapton, Bob Dylan, les Blues Brothers, les Rolling Stones et surtout Keith Richards, Led Zeppelin, Black Sabbath ou AC/DC ont trouvé leur maitre, il ouvre la voix du Rock’n’roll.

 

 

Le blues, la musique du diable

Contrairement au gospel considéré comme la musique de Dieu, le blues joué dans les bouges, les Juke joint en anglais, ces cabarets mal fréquentés où on chante le sexe, et où l’alcool coule à flot, rapportent également de l’argent contrairement aux églises fréquentées essentiellement par des femmes. Les pasteurs de l’époque dans leur prêche, attestent que cette musique est la musique du Diable. Le Mississipi est aussi la terre où le Vaudou est présent, les Loas Papa Legba, Baron Samedi, Erzulie, Maman Brigitte, Azaka, Agwé, Ayida ou les Marassa Jumeaux. Dans ses chansons, Robert Johnson fait souvent référence à sa rencontre avec le diable ; c’est le cas de Me and the Devil Blues.

 

https://www.youtube.com/watch?v=PcjI2iaT7T8&feature=youtu.be

 

Le club des 27

Bruce Conforth et Gayle Dean Wardlow reviennent sur les circonstances exactes du décès prématuré de Robert Johnson, à 27 ans, dans leur ouvrage.  Après un concert dans un bar de Greenwood, Johnson aurait consommé une bouteille de whisky qu’on lui sert ouverte. Empoisonné par un mari jaloux, emporté par la syphilis ou une pneumonie, ou peut-être même terrassé par l’action combinée des trois ? Sonny Boy Williamson racontera que Robert Johnson aurait agonisé trois jours avant de mourir. Mort prématurément à 27 ans, il sera le premier d’une longue série d’artistes mort en pleine gloire, le fameux club des 27 qui compte Jimi Hendrix, Brian Jones, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain et Amy Winehouse. A un moment de leur vie, arrivés à ce carrefour, ces célébrités ont choisi ce qu’ils étaient prêts à sacrifier pour atteindre la gloire.

 

29 chansons

Robert Johnson a enregistré en tout et pour tout 29 chansons, lors de deux sessions, en novembre 1936 et en juin 1937. Certaines ont été jouées deux fois, ce qui fait un total de quarante-deux enregistrements. Une légende dit qu’il aurait écrit une 30ᵉ chanson, mais que le diable l’a gardée pour lui. Toutefois, ce morceau, Mister Downchild, qu’il n’a pas eu le temps d’enregistrer, a été repris par Sonny Boy Williamson. En 1982, Robert Lockwood Jr. publie l’album Robert Lockwood plays Robert & Robert9, comprenant des reprises de Johnson et des compositions personnelles. L’album Hellhound on My Trail: Songs of Robert Johnson en 2001 réunit différents artistes tels que Taj MahalClarence Gatemouth Brown ou Joe Louis Walker.

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