De père camerounais et de mère égyptienne, Djaïli Amadou Amal avec Les Impatientes sait de quoi elle parle. Son roman qui aborde des sujets douloureux comme le mariage forcé, le viol conjugal ou la polygamie font écho à sa propre vie. En 1998, elle réussit à quitter un « milliardaire » d’une cinquantaine d’années qui l’avait demandée en mariage lorsqu’elle n’avait que 17 ans, alors qu’elle rêvait de devenir journaliste. « Après avoir vécu cinq années difficiles à ses côtés, j’avais juste envie de me suicider, confie-t-elle. Il n’y a pas de psy dans ma région, l’écriture a été un exutoire ».
Enfant, dit-elle, Djaïli Amadou Amal lisait beaucoup. Amadou Hampaté Bâ, Ferdinand Oyono, Ken Bugul, ainsi que des romans sur le mariage comme Une si longue lettre de Mariama Bâ, et Sous l’orage de Seydou Badian Kouyaté, qui l’ont fortement inspirée. Elle avoue son affection pour l’autrice de romans historiques à succès décédée en 2016 Juliette Benzoni. « J’adore son héroïne, Catherine de Montsalvy ! » Son manuscrit, qui était resté longtemps dans les tiroirs, a été pour elle comme un exutoire.
« Il n’y a pas de psy dans ma région, l’écriture a été un exutoire »
Dix ans plus tard, Djaïli Amadou Amal quitte un deuxième époux, violent, et s’installe à Yaoundé. Son entourage tente de la convaincre de revenir et son mari kidnappe leurs deux filles pour la punir. Mais elle se bat, travaille grâce à son BTS en gestion, les seules études que son époux l’a autorisée à suivre. Elle vend ses bijoux en or, achète un ordinateur, une table, une chaise et écrit. Walaande, l’art de partager un mari paraît en 2010 aux éditions Ifrikiya, à Yaoundé. Il raconte l’histoire de quatre femmes vivant dans la même concession et qui ne font qu’attendre leur tour auprès de leur époux.
Son dernier roman, Les Impatientes, qui traite du mariage forcé, du viol conjugal et de la polygamie à travers le destin de trois femmes à qui l’on répète sans cesse : « Munyal ! » « Patience en peule. « Patience », la parole la plus entendue par ces jeunes filles qui vivent dans la bonne société camerounaise au sein d’honorables familles qui tiennent plus que tout à leur réputation. Elles s’appellent Ramla, Hindou, et Safira, et leurs routes vont se croiser, s’emmêler, se heurter, avant de s’éloigner. Une patience aussi enfin récompensée, car il en a fallu à Djaïli Amadou Amal, 45 ans, peule, musulmane et originaire de Maroua, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, où elle a situé son roman.
Remariée à un écrivain avec qui elle a deux autres enfants, Djaïli Amadou Amal se réjouit d’avoir su protéger ses filles. L’une étudie le droit, l’autre la psychologie. Ses livres suscitent parfois dit-elle « des agressions verbales très dures » et des désaccords : « Mais globalement les gens sont fiers d’avoir pour la première fois une femme écrivain dans l’Extrême-Nord ».
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