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Octavia Spencer : D’actrice de cinéma d’auteur méconnue à la lumière

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La Rédaction

Actrice longtemps méconnue, Octavia Spencer est pourtant dans le circuit depuis 1996. L’héroine de Self Made, la mini-série qui retrace la vie de la première millionnaire de l’histoire américaine, est une habituée de rôles mineurs dans des séries télévisées et des films, avant sa performance en 2011 dans La couleur des sentiments, aux côtés de Viola Davis. C’est dans la peau de Miny Jackson, qu’elle sera finalement couronnée par l’Oscar du Meilleur second rôle. 

Octavia craignait son propre succès

Née en 1972 en Alabama dans une fratrie de six enfants, Octavia est une enfant dyslexique. Sa mère est domestique et son père meurt alors qu’elle n’a que 13 ans. A 16 ans, engagée en tant que stagiaire dans La liberté au bout du chemin de Richard Pearce avec Sissy Spacek et Whoopi Goldberg, elle prend ainsi goût au milieu du cinéma. Malgré sa dyslexie, elle paye paradoxalement une partie de ses études et son diplôme d’arts dramatique qu’elle obtient en 1988 en participant à des concours d’élocution. De temps en temps, les réalisateurs locaux lui demandaient de lire quelques lignes pour des petits rôles, mais elle était trop timide ou avait trop peur. « L’hésitation venait de la peur de ne pas obtenir les rôles », avouait-elle.

Habituée aux petits rôles

C’est le réalisateur Joel Schumacher qui lui offre son premier rôle, d’infirmière, dans Le Droit de tuer ? en 1996. Un rôle qui lui collera à la peau une bonne partie de sa carrière.  « Après cette première performance en tant qu’infirmière,  j’ai continué à jouer 32 infirmières à Hollywood », plaisante-t-elle. Mais cela ne l’a pourtant pas empêchée de poursuivre ses rêves. Au fil des années, elle a été abonnée à ce genre de rôles dans certains des plus grands films et spectacles de l’époque, notamment Spider-Man et Jusqu’en Enfer de Sam Raimi, Collège attitude (Never Been Kissed) et Big Mamma du réalisateur Amécano-Israélien Raja Gosnell, l’infirmière de Halloween 2 de Rob Zombie (Daniels), Sept vies de Gabriele Muccino (Kate) et De quelle planète viens-tu ? de Mike Nichols. Et Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze : la femme dans l’ascenseur parmi une longue liste. Des rôles dans lesquels on ne l’a certes pas remarquée, mais la patience et la foi en sa bonne étoile était sa boussole tant et si bien qu’aucun rôle n’était indigne d’elle et c’est cette résistance inébranlable qui distingue l’ordinaire de l’extraordinaire ; si nous nous préoccupions tous de notre avenir, nous ne pourrions jamais consacrer notre énergie au présent.

« Il m’a fallu 15 ans pour construire ce succès, ce n’est pas du jour au lendemain. C’est le cas pour la majorité des gens. Il a fallu un peu de temps, beaucoup de relations. J’ai construit des relations avec les gens avec qui je travaillais. Je ne prends rien pour acquis. », dit-elle

Blair Underwood et Octavia Spencer dans Self-Made

« Je me bats toujours pour chaque emploi – nous nous sommes toujours battus pour une augmentation, toujours. Et nous avons toujours obtenu une augmentation pour chaque emploi, parce que je me suis toujours préparée à partir. »

Fière d’être reconnue mais la lutte n’est loin d’être gagnée

On pourrait penser qu’un Oscar serait l’aboutissement ultime pour n’importe quel acteur, mais il s’est avéré qu’il ne suffisait pas que les personnalités de l’industrie commencent à voir en Octavia l’actrice brillante et polyvalente qu’elle est. Depuis qu’elle a gagné le prix pour avoir joué une bonne dans The Help, 90% de toutes les offres qu’elle a reçues par la suite étaient également des rôles de bonne, a-t-elle révélé à Variety.

Et le fait que les actrices noires en général moins bien payées que les actrices blanches pour un travail égal n’y est certainement pas étranger à cette situation. Il y a quelques années, l’actrice Jessica Chastain a réalisé qu’Octavia gagnait beaucoup moins qu’elle pour un film à venir, ce qui a incité Jessica à négocier avec les patrons pour que les dames reçoivent non seulement un salaire égal mais aussi une augmentation de salaire quintuplée.

« Je me bats toujours pour chaque emploi – nous nous sommes toujours battus pour une augmentation, toujours. Et nous avons toujours obtenu une augmentation pour chaque emploi, parce que je me suis toujours préparée à partir. »

Enfin reconnue, parallèlement elle a ajouté à ses rôles d’actrice le talent de productrice pour Small Town Crime (2017), Candid (court métrage) de Gabrielle Shepard et Green Book : Sur les routes du sud de Peter Farrelly (film diffusé actuellement sur Canal+) ; de productrice exécutive dans Mary de Marc Webb (2017), Ma (film d’horreur de Tate Taylor, 2019), Black-Ish (2019). Et celle de réalisatrice, scénariste et de séries et documentaire notamment The Captain (2008)  The Unforgiving Minute (court métrage 2010)

 

Avec des rôles nominés aux Oscars dans Les figures de l’Ombre (Hidden Figures) et The Shape Of Water, ainsi que des rôles principaux très appréciés dans Ma, Truth Be Told et le dernier Self-Made de Netflix, elle s’impose enfin comme l’une des actrices les plus talentueuses et les plus recherchées de sa génération.

Elle est également pressentie pour jouer le rôle de… Dieu dans la prochaine production, The Shack de Lionsgate, une adaptation du roman de William Paul Young. Le livre raconte l’histoire d’un homme, Mackensie Allen Phillips, dont la fille est enlevée et peut-être assassinée pendant les vacances familiales. Quatre ans plus tard, Mack reçoit un mot qui viendrait de Dieu qui l’invite à revenir dans la cabane pour un week-end…

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