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Martinique. L’affaire Keziah Nuissier : les gendarmes poursuivis

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La Rédaction

 

Le procès du militant anti-chlordécone Keziah Nuissier, qui devait débuter ce lundi 9 novembre, a finalement été renvoyé au 17 mars 2021 à la demande de ses avocats et du procureur. L’affaire suscite beaucoup d’émotion, car des propos racistes auraient été tenus lors de son arrestation. Plusieurs élus de la Martinique ont interpelé le garde des sceaux et le ministère des outre-mer a été tagué dénonçant une justice coloniale.

 

Des coups et des insultes à l’encontre du militant

Keziah Nuissier doit être jugé pour violence contre des policiers lors d’une manifestation qui a dégénéré le 16 juillet 2020. Cependant, lors de son interpellation, le jeune homme avait été traîné derrière un fourgon de gendarmes où il avait reçu des coups et des insultes de la part des militaires et des insultes de la part d’un policier. Des insultes racistes, selon Keziah, qui aurait été traité de « sale négro ».

 

Une vidéo met en cause les gendarmes

Dans la vidéo, on entend les militaires dire ceci : « Et les gars, il faut qu’on leur foute dans la gueule un peu. Il faut en enculer un. On est là pour ça. Y en a un qui a ramassé déjà [NDLR allusion à Kéziah Nuissier, selon la défense] ». Le procureur de la République a indiqué avoir fait le nécessaire en sollicitant l’ouverture d’une enquête de l’IGGN et de l’IGPN puis en renvoyant deux gendarmes devant le tribunal de Cayenne.

 

 

Les nouveaux avocats déposent une série de plaintes

Les deux nouveaux avocats de Keziah Nuissier Eddy Arneton et le bâtonnier Raphaël Constant qui ont repris la main dans ce dossier, ont porté plainte pour faux contre les gendarmes et un policier, ils ont également saisi l’inspection générale de la Justice et annoncé leur intention de porter plainte contre les médecins du CHU de la Martinique qui n’ont pas interrompu la garde à vue du jeune homme pour raisons médicales le 16 juillet dernier. Le militant avait été transporté aux urgences durant sa garde à vue, avant d’être ramené au commissariat. Le lundi suivant son interpellation, il avait subi un scanner qui n’avait pas révélé de lésion profonde à la tête. Quelques jours après son arrestation, un médecin lui avait néanmoins prescrit 21 jours d’Interruption Temporaire de Travail (ITT).

 

Les élus aussi font savoir leur émotion

Deux députés (Josette Manin et Jean-Philippe Nilor) et sept maires (Jean-François Beaunol, Georges Cléon, Marcellin Nadeau, Aurélie Nella, Samuel Tavernier, Hugues Toussay et David Zobda) ont signé un courrier appelant le ministre de la Justice à la vigilance sur les agissements du parquet dans cette affaire. Dans la nuit de samedi à dimanche vers 5 heures par des individus cagoulés, ont tagué la façade du ministère des Outre-mer. « Justice coloniale« , « gendarmerie coloniale » ou encore « Keziah » figuraient ainsi en grandes lettres noires, ainsi que des taches rouges, en guise de sang qui coule. Le ministère des Outre-mer a annoncé qu’il allait déposer plainte afin de lancer le processus d’enquête policière puis judiciaire.

 

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