« Lise-Marie, Maxette monté an filao », « Lise-Marie Maxette est montée au ciel ». C’est par ces mots écrits en créole, que Malte l’époux bien-aimé de Maxette Olson m’apprend la terrible nouvelle. La veille, une amie que nous avons en commun Gerty Curier, m’appelle de la Guadeloupe, puis c’est au tour de son cousin chéri Didier Pézeron de me confier que Maxette souhaitait ardemment que nous ne perdions pas le contact. Car c’était aussi ça Maxette, créer des passerelles entre les personnes qu’elle affectionnait. C’est aussi l’hommage que lui rendent deux écrivains martiniquais Raphaël Confiant dans cette même langue créole qu’elle affectionnait et revendiquait par-dessus tout, et Suzanne Dracius qui aimait en elle l’Autre qui danse. Oui, Maxette adorait danser surtout le Compa, cette musique venue d’Haïti que les Antillais connaissent bien.
Maxette et Malte Olsson
Installée en Suède depuis les années 70, Maxette Olsson chérissait sa Guadeloupe natale et sa langue créole et tout son patrimoine qu’elle avait emmené avec elle dans les fjords suédois. C’est grâce à un de ses amis, l’artiste Rico Roberto que je l’appelle, pour lui proposer de figurer dans le Gotha Noir de France ; « Un honneur », me dira-t-elle plus tard (lire aussi l’ITV et portrait de Maxette Olson par Lise-Marie Ranner-Luxin..) Elle fera le voyage depuis la Suède accompagnée de son époux Malte, pour rencontrer au premier gala du Club Efficience, toutes les personnalités noires de notre communauté qu’elle admire tant, comme la réalisatrice Euzhan Palcy que je lui présente, Rahmatou Kéita, Firmine Richard, Fabrice di Falco, Gisèle Bourquin, Christine Kelly et bien d’autres. Elle est heureuse, elle est parmi les siens ! C’est rare, ce sont des instants précieux qu’elle chérira toute sa vie. Maxette avait aussi connu des moments difficiles, mais elle voyait la vie en rose, et c’est en octobre rose qu’elle nous quitte. Un de ses derniers post Facebook commençait par cette phrase : « Ce dont je suis sûre est que le cancer me guérit de véritables maux ». Repose en paix chère Maxette.
Née le 26 Mars 1950 à Saint-Claude en Guadeloupe, de mère et père Guadeloupéens, Maxette Olsson grandit dans son île jusqu’à l´âge de seize ans. Après des études au Collège Campenon à Basse-Terre en Guadeloupe, puis au Lycée Stéphane Mallarmé à Paris, elle intègre les Parfums Jean Desprez à Neuilly en mai 1968. Deux ans plus tard, elle décide de partir en Afrique, Congo-Brazza, Angola, Gabon, Côte d´Ivoire et Tchad, à la recherche d´une identité divinement retrouvée. En 1973, elle réside quatre ans en Belgique où elle coache son fiancé champion de boxe Belge Freddy De Kerpel, avant d´émigrer en Suède pour l´amour d´un champion de ski.
En 1977, à Sundsvall dans le centre de la Suède, Maxette Olsson étudie la langue suédoise, l´histoire de l’art, la littérature et la mythologie suédoises, avant d´être la première immigrante propriétaire de deux boutiques de mode importée de Paris : “Boutique Maxette”, qui deviennent des points de rencontres culturelles. Ses défilés de mode au profit de la Croix Rouge et de l’association Sauver les Enfants, sont prisés. Parallèlement, elle donne des cours de pensées positives et de français à Medborgarskolan et des conférences sur les traditions créoles dans les écoles.
En 1989, Maxette Olsson s’installe à Stockholm, et dirige la galerie d´Art “Galerie Étage”. En 1993, son livre d´art édité par Fragments, “Kaj-Ficaja, le Cerveau Volant à la conquête de l´espace” de la Collection Passeport est vite épuisé. Inspirée par l´écrivain Raphaël Confiant, spirituellement conseillée par l´avocat-journaliste Martiniquais Gérard Dorwling-Carter, et après avoir étudié avec les linguistes Karl Gadelii et Michaël Parkvall à l´université de Stockholm, elle réalise son rêve : écrire en créole.
En 1998, elle vit quatre ans à Boston avec son époux Malte Olsson ingénieur et champion d´échecs, et fait du stand up à The Comedy Studio à Harvard. En 2004, l´Église de la Résurrection en Martinique, sur son initiative, est magnifiée de quatre fresques dont la Vierge Noire, œuvres de la célèbre peintre Allemande-Suédoise dont elle est la muse.
En 2006, Maxette Olsson devient la première noire égérie de la multinationale suédoise IKEA, et en 2008, sa vie est documentée par les réalisateurs Stéphanie et Steve JAMES dans “F COMME FEMME diaspora”, sponsorisée entre autres par Canal Plus. De nombreux titres de presse font son éloge. En 2009, Maxette Olsson est animatrice du Festival Créole de Menton créé par l´écrivain Marie-Reine de Jaham et reconnue une des 50 personnalités les plus populaires en Suède, son histoire est illustrée dans le livre de la célèbre photographe Ewa Rudlin : Romantiken i mitt liv Éditions BEIJBOM. Elle entre la même année dan le Gotha Noir de France, un livre qui met en lumière les personnalités afro descendantes de la diaspora.
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