Freeze Corleone, est le nom d’artiste d’ Issa Lorenzo Diakhaté, né le 6 juin 1992 en France d’un père sénégalais et d’une mère italienne. Fondateur du collectif 667 (Ligue des Ombres, la Secte ou Mangemort Squad) et du CFR (en trio avec Norsacce et Osirus Jack), il a vécu une partie de sa vie au Canada et vit à Dakar, au Sénégal. Le rappeur a sorti une dizaine de projets musicaux en dix ans, et tout récemment l’album La Menace Fantôme chez Universal. Artiste très énigmatique, il évolue depuis plusieurs années à contre-courant de l’industrie musicale mainstream.
Les textes du rappeur Freeze Corleone, figure montante du rap français ont provoqué l’indignation de plusieurs élus et associations mais trouvé un écho favorable sur les réseaux sociaux, et déclenché l’ouverture d’une enquête pour « provocation à la haine raciale », et « injure à caractère raciste », visant plusieurs de ses clips et chansons. Son dernier album, intitulé LMF (La Menace Fantôme), est sorti le 11 septembre date choisie à dessein, et est déjà disque d’or en deux jours, et salué par de nombreux amateurs de rap français. L’ironie de tout ceci c’est que la Licra [NDLR Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme] qui tout en dénonçant à juste titre la logorrhée lyrique dangereuse de l’artiste, en taguant toutes les plates-forme de musique, se révèle aussi être son meilleur Community manager lui offrant par-là même une promotion et une fan zone inespérées. Un clip posté sur YouTube vendredi, Freeze Corleone 667, affichait ainsi plus d’un million de vues.
« Killu à vie, fuck un Rothschild, fuck un Rockefeller. Moi j’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 », « Gros comme des banquiers suisses. Tout pour la famille, pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs » « On arrive dans des Allemandes comme des SS », « Tous les jours RAF de la Shoah », « Killu à vie, Seigneur de guerre comme le mollah Omar ».
Il ne viendrait à personne l’idée de penser que Gaspard Noé quand il tourne Irréversible, est un violeur en puissance. Pour l’affaire Polanski, on a évoqué le principe de séparation entre l’homme et l’artiste. Avec les rappeurs, ce principe (de prendre du recul) ne marche jamais, ils sont toujours pris au premier degré. Un des privilèges blancs, quand on est artiste, c’est d’avoir droit à un, deux, voire mille degrés. Un droit nié aux artistes noirs et arabes. Pour moi, des propos condamnables, sur le nazisme et l’esclavage, dans la bouche d’un politicien, ou d’un journaliste constituent un crime. Dans l’œuvre d’un artiste, rappeur ou non, noirs ou arabes ou non, j’en suis moins convaincu. Le recensement des propos, attaquables par la Licra, a été fait. J’ai, juste, peur qu’ils qualifient ceux qui écoutent du rap de nazis parce que j’en écoute beaucoup. Pauvres rappeurs d’aujourd’hui. Pour s’ouvrir les portes du succès, ils doivent être validés par la »street » et par les fermeurs de portes.
C’est un électrochoc, mais cet enfant est le résultat d’un débat médiatique nauséabond qui tourne quotidiennement depuis quelques années et qui tend à discriminer toute une communauté sans nuance, de par sa religion. Ce cercle médiatique a reçu la bénédiction du politique, pensant répondre au sentiment d’injustice que la population française avait face aux attentats. Ils ont laissé faire et pris comme bouc émissaire les Français originaires d’Afrique du Nord, et comme un racisme larvé n’est jamais ciblé, les Afrodescendants font partis régulièrement de leur cible. En tant que citoyen, je suis impliqué chaque fois que j’entends résonner ma couleur et mon humanisme, dans des discours où il n’y a pas de contradicteurs face aux Zemmour, Goldnadel, Elisabeth Levy et Zora Bitan, prétextant qu’ils parlent au nom des français. Et au lieu que ça dure le temps d’une chasse d’eau, ils sont devenus clients réguliers des chaines infos qui en ont fait leur fond de commerce. Il est très facile de titiller les penchants les plus bas d’une population en crise économique. Ce tiroir on le connait il a un nom, c’est le nationalisme. Tant qu’une population n’est pas audible et pas prise en considération sur les questions de discrimination….
Aujourd’hui en tant que citoyen français, je me sens dans le camp des plus faibles. Pour moi c’est un sacrifice, cet artiste se sacrifie pour faire prendre conscience que ça suffit, on n’en peut plus. Et que cette justice unilatérale c’est comme une bonbonne de gaz, elle va sauter et il n’y aura aucun gagnant à part les extrémistes. Freeze Corléone sait parfaitement que le Führer a exterminé des gens de sa communauté, « La Force Nègre », ces tirailleurs sénégalais, donc ses ancêtres, envoyés pour être sacrifiés comme chair à canon devant les mitraillettes allemandes. Ça nous amène à réfléchir : pourquoi ce texte alors qu’il sait qu’il ne pourra survivre médiatiquement à cette déflagration ? Et c’est en ça je pense que c’est un sacrifice, c’est un « Human Bomb Lyrical ».
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