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« Billie », le docu-vérité sur la légende Holliday, raconte son tragique destin

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Par Lise-Marie Ranner-Luxin

Billie Holiday est l’une des plus grandes voix de tous les temps. Sa destinée fascinante et déchirante avait déjà donné lieu à un biopic en 1972, « Lady Sings the Blues », adaptation de l’autobiographie de la chanteuse, avec Diana Ross. Mais « Billie », le film documentaire de James Erskine en salle le 30 septembre, prend le pari audacieux de croiser deux histoires intimes, deux destins qui convergent vers une fin tragique et prématurée à vingt ans d’écart : celui de l’icône absolu du Jazz #BillieHoliday et de Linda Lipnack Kuehl, qui préparait une biographie qu’elle n’a jamais achevée, étant morte dans des conditions mystérieuses en 1979.

 

Un livre inachevé sur l’interprète de « Strange fruit »

Billie Holiday fut la première icône de la protestation contre le racisme ce qui lui a valu de puissants ennemis. « Strange Fruit » (littéralement « fruit étrange ») est une réponse au Klu Klux Klan, chanson qu’elle interprète pour la première fois en 1939, au Café Society de New York. Le « Strange fruit » évoqué dans ses paroles puissantes et vibrantes est le corps d’un Noir pendu à un arbre. A la fin des années 1960, la journaliste Linda Lipnack Kuehl commence une biographie officielle de Billie Holiday. Elle recueille 200 heures de témoignages incroyables : Charles Mingus, Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, ses amants, ses avocats, ses proxénètes et même les agents du FBI qui l’ont arrêtée. Mais le livre de Linda n’a jamais été achevé et les bandes sont restés inédites jusqu’à présent.

 

 

Une femme noire célèbre engagée qui dérange, deux femmes en quête de vérité, et de liberté

Billie Holiday ne dérangeait pas seulement en tant qu’artiste noire, célèbre et engagée. Elle dérangeait aussi en tant que femme libre, dangereuse car incontrôlable. Impensable pour une femme noire dans la société américaine ségrégationniste de l’époque. Il fallait donc la piéger par son point faible, la drogue, qui constituait le moyen idéal de la jeter en prison. Plusieurs témoignages donc, comme celui d’un expert médical. Tous les interlocuteurs de Linda Lipnack Kuehl disaient-ils la vérité ? Étaient-ils de bonne foi ? Certains acteurs du monde du jazz se contredisent dans le film. James Erskine décide de se rapprocher de la famille de Linda Lipnack Kuehl, et de raconter aussi son histoire, sous l’angle de la fascination parfois troublante que Billie Holiday exerçait sur elle. Un film documentaire à voir absolument pour son message profond et politique, car Billie Holiday a définitivement changé le visage de la musique américaine.

Billie de James Erskine en salle le 30 septembre

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